La IVe dynastie

 

 MONUMENTS

LISTES EGYPTIENNES DU NOUVEL EMPIRE

 MANETHON

Papyrus de Turin

Table d’Abydos

Table de Saqqarah

Horus Nebmaât, roi Snéfrou

Snéfrou

Snéfrou

Snéfrou

Sôris

Horus Medjedou, roi Khoufou

Khoufou

Khoufou

Khoufou

Souphis II

Horus Khépérou, roi Didoufrê

Didoufrê

Didoufrê

Didoufrê

 

Horus Ouserib, roi Khâfrê

Khâfrê

Didoufrê

Khâoufrê

Souphis III

HorusKakhet, roi Menkaourê

(détruit)

Menkaourê

Menkaourê

Menkérès

     

(détruit)

Ratoïsès

     

(détruit)

Bikhéris

roi Chepseskaf

(détruit)

Chepseskaf

(détruit)

Seberkhérês

 

(détruit)

 

(détruit)

Thamphthis

 

Les faits historiques par quoi les souverains de la IVe dynastie ont dû s’illustrer sont complètement inconnus, mais leurs pyramides de Gizeh, les plus grandes de toutes, prouvent qu’ils ont été de forts puissants monarques. On ne relève aucun détail les concernant dans les quelques inscriptions biographiques des fonctionnaires ensevelis auprès de leurs pyramides. La Pierre de Palerme, qui reproduisait année par année les annales abrégées des rois antérieurs à la Ve dynastie, n’existe plus qu’à l’état de fragments. Trois années de Snéfrou, auxquelles il est impossible d’attribuer un chiffre, sont représentées au complet, entre deux autres dont il ne subsiste qu’une petite partie. On y voit que Snéfrou s’occupa activement de construire une flotte en envoyant chercher des cèdres au Liban ; qu’il édifia des fortifications et qu’il embellit le palais royal ; qu’il fit une expédition en Nubie, d’où il ramena 7 000 prisonniers et 20 000 têtes de bétail, et une autre en Libye qui lui valut 11 000 prisonniers et un accroissement de cheptel de 13 100 têtes. Des graffiti relevés dans l’Ouady Maghara prouvent qu’il dépêcha aussi des expéditions aux mines du Sinaï. Le règne de Snéfrou, qui dura 24 ans d’après le Papyrus royal de Turin, laissa en Egypte un souvenir favorable : dans la littérature d’âge postérieur il est appelé « roi bienfaisant » et l’on cite de lui des traits qui témoignent de sa bonhomie et de sa familiarité de bon aloi envers ses sujets.

On ne peut pas en dire autant de ses successeurs, les constructeurs des grandes pyramides de Gizeh, Kheops (Khoufou), qui d’après le Papyrus de Turin régna 23 ans (63 d’après Manéthon), Khephren (Khâfrê) son fils, qui selon la même source occupa le trône pendant 10 ans (66 d’après Manéthon) et Mykérinos (Menkaourê) qui, au dire de Manéthon, fut roi pendant 63 ans. Didoufrê, qui s’intercale entre Kheops et Khephren et dont les restes de la pyramide grandiose ont été exhumés à Abou-Roache, a pu être un usurpateur issu d’une branche cadette. Ce serait pour cette raison que Manéthon, l’aurait passé sous silence. Le Papyrus royal de Turin lui attribue 8 ans de règne.

On possède seulement, en ce qui concerne Kheops, par des graffiti, quelques mentions des expéditions qu’il envoya dans les mines du Sinaï et dans des carrières de granit dans le voisinage d’Abou-Simbel, en Nubie.

Hérodote a attribué à ces rois, sous couleur de rapporter leur histoire, une véritable chronique scandaleuse. Kheops, qui aurait régné 50 ans, aurait fermé tous les temples des dieux, écrasé ses sujets sous les travaux de construction de sa gigantesque pyramide et finalement prostitué sa propre fille pour achever d’en payer les débours. Khephren aurait continué les mêmes errements pendant son règne de 56 ans. Mykérinos aurait fait cesser les exactions, mais l’opinion publique s’acharnait encore sur sa vie privée en l’accusant d’avoir fait violence à sa propre fille et acculé celle-ci à s’étrangler de désespoir. Tous ces racontars ne sont que les légendes qui avaient cours, à l’usage des touristes étrangers, parmi les drogmans qui faisaient visiter le site des Pyramides au Ve siècle avant notre ère. Ils n’ont rien de commun avec l’histoire.

Une inscription rupestre datant du Moyen Empire, découverte en 1949 dans l’Ouady Hammâmat, entre le Nil et la Mer Rouge, donne une liste des successeurs de Kheops ainsi libellée : Kheops, Didoufrê, Khephren, Hordjedef, Bioufrê. On connaissait par ailleurs le nom des derniers personnages comme étant ceux de fils de Kheops, mais on ignorait, et l’on ne peut encore pas prouver, qu’ils aient effectivement régné. Remarquons toutefois qu’Eratosthène (astronome, géographe, mathématicien et philosophe grec qui se vit confier l’éducation du fils de Ptolémée III vers 245 avant J.-C.) cite comme troisième successeur de Khephren (il place Mykérinos immédiatement après celui-ci) un certain Biourès, de qui le nom correspond à celui de Bioufrê.

L’incertitude qui semble avoir régné pour établir la liste des derniers souverains de la dynastie est peut-être le signe d’une époque de troubles où plusieurs usurpateurs se seraient arrogé le pouvoir. La Pierre de Palerme a conservé une année des Annales lapidaires de Chepseskaf, qui pourrait être le Séberkhérês à qui Manéthon attribuait sept années de règne. Ce fragment ne mentionne que la célébration de rites religieux sans importance au point de vue historique. Chepseskaf eut de son épouse Khentkaous une fille nommée Bounefer, qui fut peut-être la femme de l’énigmatique Tamphthys, par qui Manéthon terminait sa liste des rois de la IVe dynastie.