Les Pharaons

Les dates données ci-contre sont relatives car la datation reste un sujet épineux pour les égyptologues.

Aménophis II :

Fils de Thoutmosis III, il vécu entre 1450 et 1425 avant J.-C. Il maintient fermement le grand empire conquis par son père, de la quatrième cataracte du Nil à l’Euphrate, et conclut une alliance avec le Mitanni ; parmi les prisonniers ramenés d’une campagne asiatique, on note la présence d’Apirou (Hébreux), dont c’est la première mention historique. Sa tombe de la Vallée des Rois contient encore sa momie et une partie du mobilier funéraire

Baefrê :

Egalement appelé Bichéris, il succéda à Hordjedef, comme lui il régna moins d’une année, vers 2494 av. J.-C. On ne sait rien de ce roi qui a peut-être été contesté, ou bien a régné simultanément avec Hordjedef.

Chepseskaf :

Fils de Mykérinos, il est aussi nommé Seberkérès et régna de 2472 à 2465 av. J.-C. On lui attribus la construction du « Mastabah Faraoun », le banc du pharaon, situé au sud de Saqqarah. Il acheva le temple funéraire et peut-être même la pyramide de son père. Il épousa, sans doute pour resserrer les liens entre les deux branches de la famille royale, Khentkaous, la fille de Didoufri, qui est dite dans sa tombe de Gizeh « mère de deux rois de Haute et Basse Egypte », selon toute vraisemblance, Sahourê et Néferirkarê, et qui est considérée par les Egyptiens comme l’ancêtre de la Ve dynastie. Il ne semble pas avoir eu d’elle d’héritier, à moins que l’on doive tenir compte de l’éphémère Thamphtis (ou Djedefptah).

Didoufri :

Ce troisième souverain de la IVe dynastie (-2528 / -2520), dont le nom est aussi lu Rêdjedef ou Djedefrê , pose de difficiles problèmes aux archéologues. Il a fait bâtir sa pyramide, maintenant à peu près rasée, et son temple funéraire, dont on peut difficilement suivre le plan, non pas à Gizeh, mais à 8 km au nord, à Abou-Roach. On a fait de Didoufri le second fils de Kheops (de naissance illégitime ?), et un frère aîné de Khephren (?). Il aurait régné un peu avant Khephren, et, en fait, c’est entre Kheops et Khephren que le placent les listes royales, mais ni Hérodote ni Manéthon n’en parlent, et ils se trouvent en accord avec le seul document contemporain de la IVe dynastie que nous ayons, qui ne le signale pas dans la succession.

On peut donc admettre qu’il ait été un usurpateur, comme l’ont suggéré Gauthier et plus récemment Reisner, qui en fait un fils de Kheops et d’une libyenne ; il aurait assassiné son frère aîné Kouab et aurait régné pendant huit ans avant d’être renversé. Ce serait la raison pour laquelle il se serait fait enterrer ailleurs qu’à Gizeh. On a aussi songé à le placer à la suite de Mykérinos, ce qui est tout aussi hypothétique ; c’est, en effet Chepseskaf qui termina la pyramide de Mykérinos et celles de ses épouses ; il se fit lui-même inhumer dans un ouadi entre Dahchour et Saqqarah, où l’on a retrouvé son temple funéraire et son tombeau, qui n’est pas une pyramide, mais un mastaba appelé par les arabes Mastaba-Faraoun, « le banc du pharaon ». Il semblerait donc que Chepseskaf ait succédé à Mykérinos et qu’il soit le dernier des pharaons de la IVe dynastie, malgré trois autres rois mentionnés par Manéthon et dont on ne trouve trace nulle part ailleurs.

Hordjedef :

Il succéda à Khephren vers 2494 av. J.-C. et régna moins d’une année. Second fils de Kheops, il aurait participé à la rédaction du « Livre des morts ». Il est resté réputé pour sa culture et sa sagesse, et compte parmis les plus grands scribes égyptiens.

Kheops :

Deuxième souverain de la IVe dynastie dont le règne, d’environ vingt ans, s’étend entre 2551 et 2528 av. J.-C.. Il est appelé Soufis par Manéthon et son nom égyptien est Khnoum Khoufou. On connaît très peu de chose de son règne, sinon qu’il fit élever la plus grande des pyramides de Gizeh (hauteur :146,6m ; côté :230,9 m). En 1954, deux barques solaires furent découvertes au pied de cette pyramide et Kheops a connu un regain de popularité dans les grandes chroniques occidentales. Il était le fils de Snéfrou et de la reine Hétéphéris et il inaugura sans doute son règne en allant installer sa capitale et son tombeau sur le plateau de Gizeh. On a trouvé des traces de son règne à Bubastis et en Haute-Egypte, à Dendérah et à Coptos ; son cartouche trouvé dans les mines du Sinaï prouve qu’il a continué d’y faire exploiter les gisements de cuivre et de turquoises, et ses troupes eurent à combattre les Bédouins de ce désert. Voilà tout ce que nous savons de certain sur ce célèbre roi.

Soufis par Manéthon et son nom égyptien est Khnoum Khoufou. On connaît très peu de chose de son règne, sinon qu’il fit élever la plus grande des pyramides de Gizeh (hauteur :146,6m ; côté :230,9 m). En 1954, deux barques solaires furent découvertes au pied de cette pyramide et Kheops a connu un regain de popularité dans les grandes chroniques occidentales. Il était le fils de Snéfrou et de la reine Hétéphéris et il inaugura sans doute son règne en allant installer sa capitale et son tombeau sur le plateau de Gizeh. On a trouvé des traces de son règne à Bubastis et en Haute-Egypte, à Dendérah et à Coptos ; son cartouche trouvé dans les mines du Sinaï prouve qu’il a continué d’y faire exploiter les gisements de cuivre et de turquoises, et ses troupes eurent à combattre les Bédouins de ce désert. Voilà tout ce que nous savons de certain sur ce célèbre roi.

Cependant, très tôt, se forma un « cycle » de Kheops et des constructeurs des grandes pyramides, dont le papyrus Westcar nous a laissé un fragment dans le conte de la XVIIIe dynastie intitulé le roi Khoufoui et les magiciens. Dans ce conte, Khephren et Didoufri sont montrés comme les fils du roi et, pour le distraire, lui content à tour de rôle des histoires de prodiges où interviennent des magiciens. Dès cette époque, Kheops avait acquis dans le peuple un renom d’impiété, ainsi que ses successeurs, peut-être du fait qu’on prétendait qu’ils avaient persécuté héliopolitain, qui allait triompher avec la Ve dynastie, tradition d’autant plus invraisemblable que l’emprise de la religion solaire apparaît déjà nettement dans les noms donnés par leurs constructeurs aux trois pyramides de Gizeh. Hérodote n’a fait que rapporter ce qui lui a été dit en Egypte lorsqu’il nous déclare : « Les prêtres m’ont appris aussi que jusqu’à Rhampsinite (prédécesseur de Kheops, selon Hérodote),la justice régnait en Egypte et le pays était prospère ; mais Kheops lui succéda et infligea au peuple toutes sortes de misères. Il commença par fermer tous les temples et interdit d’offrir des sacrifices, puis il contraignit les Egyptiens à travailler pour lui (c’est-à-dire à construire sa pyramide). » Le conte parvient à son sommet d’invraisemblance lorsque Hérodote nous apprend que le roi prostitua finalement sa fille pour amasser l’argent qui lui manquait afin de terminer cette construction ; il précise même que la princesse demandait à chacun de ceux qui venaient à elle une pierre, grâce à quoi elle se fit construire la pyramide centrale qui est celle de Khephren. Ces ragots ne sont pas du mauvais esprit grec : un vieux conte peignait déjà un Kheops arrogant et peu conscient de la dignité humaine. Cependant, face à l’aspect odieux, il y a l’aspect érudit du roi. Suivant la tradition, de vieux écrits (Charte Sainte de Dendéra, encyclopédie sacerdotale de Tanis) avaient été trouvés de son temps. Lui-même brûlait de savoir « le nombre des cryptes du temple de Thot », dieu des sciences, et les alchimistes hélennistes attribueront à Soufis l’Egyptien la rédaction d’un livre hermétiste.

Khephren :

Troisième ou quatrième souverain de la IVe dynastie, il est appelé Khaêfrê en égyptien et serait le frère ou le fils de Kheops. On sait sur lui encore moins de chose que sur Kheops, sinon qu’il éleva la deuxième pyramide de Gizeh (hauteur : 143 m, côté : 215 m) e(t que, sous son règne, l’art statuaire de l’Ancien Empire parvint à sa perfection ; Mariette retrouva dans son temple funéraire deux très belle statues en diorite du souverain ; c’est aussi lui qui fit sans doute construire le Sphinx de Gizeh (le gardien de la nécropole) à son image. Sur le plan politique, son activité semble être restée entièrement tournée vers l’extérieur, car on ne trouve pas son nom dans les inscriptions des mines du Sinaï. Selon Hérodote, qui en fait le frère et le successeur de Kheops, il aurait régné cinquante-six ans (son règne occuperait à peu près la période allant de 2520 à 2494 av. J.-C., dates à rabaisser de huit ans dans le cas où il faudrait placer entre lui et Kheops le règne hypothétique de Didoufri) et aurait poursuivi la politique détestable de Kheops.

Troisième ou quatrième souverain de la IVe dynastie, il est appelé Khaêfrê en égyptien et serait le frère ou le fils de Kheops. On sait sur lui encore moins de chose que sur Kheops, sinon qu’il éleva la deuxième pyramide de Gizeh (hauteur : 143 m, côté : 215 m) e(t que, sous son règne, l’art statuaire de l’Ancien Empire parvint à sa perfection ; Mariette retrouva dans son temple funéraire deux très belle statues en diorite du souverain ; c’est aussi lui qui fit sans doute construire le Sphinx de Gizeh (le gardien de la nécropole) à son image. Sur le plan politique, son activité semble être restée entièrement tournée vers l’extérieur, car on ne trouve pas son nom dans les inscriptions des mines du Sinaï. Selon Hérodote, qui en fait le frère et le successeur de Kheops, il aurait régné cinquante-six ans (son règne occuperait à peu près la période allant de 2520 à 2494 av. J.-C., dates à rabaisser de huit ans dans le cas où il faudrait placer entre lui et Kheops le règne hypothétique de Didoufri) et aurait poursuivi la politique détestable de Kheops.

« Ce Kheops, disaient les Egyptiens, régna cinquante années ; après sa mort lui succéda comme roi son frère Khephren. [Les prêtre d’Héliopolis passent sous silence le règne de Djedefrê, fils de Kheops qui lui succéda. Khephren était peut-être le frère de Djedefrê.] Celui-ci, disaient-ils, se comporta en toutes choses comme lui ; en particulier, il édifia aussi une pyramide, qui n’atteint pas les dimensions de celle de Kheops (nous avons pris les mesures nous-même),…[lacune probable du texte grec]; car il n’y a pas de chambres souterraines au-dessous d’elle [en réalité, il y en a deux], pas non plus de canal qui lui amène l’eau du Nil comme il en est un qui pénètre dans l’autre pyramide par un conduit construit et qui entoure à l’intérieur une île où, dit-on, repose Kheops en personne. Il en fit établir le soubassement en pierre d’Ethiopie de diverses couleurs [du granit d’Assouan, rouge et noir], et se tint, pour la grandeur, à 40 pieds au-dessous de l’autre, de la grande, près de laquelle il la construisit ; toutes les deux se dressent sur la même colline, qui a environ 100 pied de hauteur.Khephren, au dire des prêtre, régna cinquante-six ans. Ils dénombrent ainsi 106 années pendant lesquelles une complète misère aurait accablé les Egyptiens ; et, durant tout ce temps, les sanctuaires, qu’on avait fermés, n’auraient pas été ouverts. L’aversion que les Egyptiens ont pour ces rois fait qu’ils ne veulent pas du tout les nommer ; ils appellent même les pyramides du nom du pâtre Philitis ; qui, en ce temps-là, faisait paître ses bêtes de ce côté. » : il semble qu’Hérodote se fasse ici l’écho de cette haine qui succéda à la vénération religieuse que le peuple portait à ses rois. On voit éclater cette inimitié dans le fanatisme anti-monarchique de la révolution populaire qui mit fin à l’Ancien Empire.

Mykérinos :

Un des derniers rois de la IVe dynastie, fils de Kheops ou plutôt de Khephren, il est aussi appelé Menkaourê en égyptien (puissent les Kas de Rê demeurer stables). Il régna à peu près 22 ans, aux environs de 2494 - 2472 av. J.-C. On ne sait que fort peu de chose de lui sinon qu’il a fait construire la troisième et la plus petite des pyramides de Gizeh (hauteur : 66,40 m ; côté : 108 m). Malgré une tombe aux dimensions moins écrasantes que celles de ses prédécesseurs, les sculptures tirées de son temple funéraire, statue du roi en majesté et triade unissant Mykérinos, Hathor et les nomes d’Egypte, valent par leur grande allure celles des « tyrans ». On possède de lui une statue où il apparaît avec un air bonasse, tenant par la taille son épouse. Ce physique pourrait répondre au portrait moral que nous en donne Hérodote, qui le montre, au contraire de ses prédécesseurs ( Kheops et Khephren), doux, attentif au bonheur de son peuple qu’il rendit à ses travaux habituels tandis qu’il rouvrait les temples fermés par ses parents. Le reste du récit d’Hérodote appartient à la légende.

Il raconte ses mésaventures : sa fille se suicida, par sa faute, et il mourut prématurément. On ajoutait que, pour faire mentir l’oracle de Bouto qui ne lui donnait plus que six ans à vivre, il festoya chaque nuit à la chandelle et pris ainsi douze années de bon temps. Cependant, Mykérinos, roi pieux, aurait désapprouvé les abus sacrilèges de ses prédécesseurs : « il laissa la population libre de vaquer à ses travaux et d’offrir des sacrifices ; de tous les rois, il rendait les plus justes sentences ». Hérodote, en l’occurrence paraît avoir confondu en une seule figure de Pharaon débonnaire et ridicule le souvenir du législateur Bocchori qui régna sur Saïs à l’Epoque Ethiopienne en 715 av. J.-C. avec celui de l’antique roi memphite.

 

Snéfrou :

Fondateur de la IVe dynastie (2575 - 2551 av. J.-C.), il succéda sans heurt au dernier roi de la IIIe dynastie, Hou (ou Houni), que certains historiens tiennent pour son père. Le règne de ce roi fut brillant et il inaugura la politique de construction grandiose propre aux souverains de cette dynastie. On lui connaît deux pyramides différentes à Dashour et les textes mentionnent effectivement en ce lieu la « double ville des deux pyramides de Snéfrou », une petite pyramide à Seila dans le Fayoum, et la pyramide à degrés de Meïdoum qui est également signée de son nom. L’existence de trois grandes tombes attribuables à ce seul roi, pose un problème encore mal élucidé, elle démontre en tout cas la puissance de Snéfrou. Il renforce les cadres de l’administration centrale, en créant notamment la charge importante de vizir. Ce roi guerrier, dont on sait qu’il eut une politique de développement national appuyé par une armée forte quoique sans intention, semble t-il, d’expansion territoriale, fit des raids efficaces et fructueux sur toutes ses frontières, qui assurèrent la sécurité du pays : en Nubie, d’où il ramena 7000 prisonniers ; en Libye, où il préleva un immense butin ; au Sinaï, où il fit plusieurs expéditions contre les Bédouins, dont le souvenir nous a été conservé par trois graffiti du ouadi Maghara. Une expédition navale vers la Phénicie, en ce 26e av. J.-C., forte d’une quarantaine de bateaux, rapporta du Liban de précieuses cargaisons de bois de cèdre et du bois de « mérou », un conifère qu’on n’a pu exactement identifier. Débonnaire, Snéfrou est resté un pharaon très populaire dans tout le pays, et quasiment déifié dans certaines localités, notamment à Dashour et dans le Sinaï. Il est surtout connu par la tradition littéraire postérieur qui le dépeignait comme « un très bon roi », libéral et bienveillant : on nous le montre interpellant familièrement de simples mortels en leur disant « mon ami » ou « camarades »! Son fis Kheops lui succéda.

Thamphthys :

Bien que cité par Manéthon, on ne trouve encore nulle trace de ce pharaon. Le Canon (ou papyrus) de Turin lui accorde deux ans de règne.

Thoutmosis IV :

Il régna une vingtaine d'années de1425 à 1405 av. J.-C., petit-fils de Thoutmosis III et fils d’Aménophis II, il continua de jouir de l’empire fondé par son aïeul sans devoir beaucoup batailler, son règne fut donc relativement pacifique. En l’an VIII de son règne, il dut envoyer une expédition en Nubie pour affirmer la présence égyptienne. En Asie, il fit une tournée d’inspection ; de ce côté, son action est marquée par son alliance avec le Mitanni, alliance scellé par son mariage avec la fille de ce souverain ; celle-ci, Moutemouïa, fut la mère d’Aménophis III. Pour faciliter les relations politiques et administratives avec les pays asiatiques, il créa une véritable diplomatie: nommant des ambassadeurs pour le temps d’une mission, adoptant l’akkadien (langue de Babylone) comme langue diplomatique, établissant un protocole et des usages qui constituèrent peu à peu un droit international coutumier. On le connaît surtout pour un rêve qu’il eut dans sa jeunesse. Comme il se reposait d’une partie de chasse, au pied du Sphinx de Gizeh, celui-ci lui confia l’ennui qu’il éprouvait d’être recouvert par les sables. Devenu roi, Thoutmosis fit déblayer le sphinx et graver cette histoire sur une stèle qui se dresse encore aujourd’hui entre les pattes du dieu.