Les Monuments Funéraires
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Nom qui signifie banquette, donné par les Egyptiens
modernes aux superstructures rectangulaires aux côtés
obliques qui recouvraient les tombes de la région
memphite. Les Mastabas consistent en un conglomérat de cailloux et de sable, enfermé dans un coffrage de pierre, qui coiffe un ou plusieurs puits funéraires, au fond desquels sont déposés les morts. Dans les plus anciens mastabas, on plaçait du côté tourné vers le soleil levant une stèle représentant une porte fermée (stèle fausse porte) où étaient inscrits le nom et les dignités du défunt ; devant était disposée la table doffrandes. |
Par la suite, on aménagea une salle doffrandes à lintérieur même du mastaba ; cette chapelle, qui sagrandit peu à peu, reçut la stèle fausse porte dans sa paroi opposée à lentrée, devant laquelle resta toujours la table doffrandes ; on y aménagea aussi des niches et les parois furent revêtues de peintures et dinscriptions. Le serdab accueillit la statue funéraire.
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On retrouve le mastaba au Moyen Empire, toujours autour des pyramides royales ; au Nouvel Empire, ils disparaît pour faire place à lhypogée.
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Appelée en égyptien mer, lorigine du nom grec est obscure (on la rapproché de pyramous, « gâteau de sésame », en grec ; on a aussi proposé une transcription grecque du nom dun des côtés de la pyramide appelé sur un papyrus de Londres pri-em-ous) ; en revanche, la destination funéraire de ce monument caractéristique de lEgypte ne peut être mise en doute, et les spéculations mystiques de la pyramidologie sont fondées sur des interprétations gratuites ou erronées ; sujettes à caution sont aussi les spéculations déjà mises de mode par Jamblique dans lAntiquité, selon lesquelles elles auraient été des centres initiatiques où se seraient déroulées de mystérieuses cérémonies. Les seules cérémonies dont les pyramides ont été le théâtre sont les offrandes funéraires et le culte royal qui avaient lieu dans les temples placés auprès des pyramides. |
La forme de la pyramide est une évolution géniale dont le départ est le mastaba. Jusquà la IIIe dynastie, les tombes royales ne semblent pas sêtre distinguées des tombes particulière par leur superstructure. Ce fut une idée dImhotep, vizir et architecte de Djoser, de surélever le mastaba du roi à Saqqarah par une succession de six mastabas, de plus en plus exigus : on obtint ainsi la pyramide à degrés, doù allait sortir, par une évolution logique, la pyramide classique.
Il est possible quil y ait eu une influence réciproque entre la ziggourat (tour à degrés sumérienne) et la pyramide à degrés ; cependant, la destination du monument sexplique fort bien par lui-même ; par un tel monument, le corps du roi semblait mieux protégé et la tombe du pharaon se distinguait des demeures éternels des autres mortels ; mais surtout, le monument semble être lié aux nouvelles conceptions héliopolitaines de la destiné solaire du roi : celui-ci doit monter au ciel pour rejoindre Rê et la pyramide apparaît alors comme un « escalier du ciel », ainsi que le dit lun des Textes des Pyramides. La pyramide de Snéfrou à Meidoum et la pyramide « rhomboïdale » de Dahchour marquent les étapes qui aboutissent aux grandes pyramides de Gizeh. Leur destination symbolique reste identique à celle de leur ancêtre de Saqqarah, mais il est certains quici la forme du monument rappelle celle des rayons du soleil qui tombe de derrière un nuage. La pyramide restera jusquau tout début du Nouvel Empire la tombe royale par excellence. | ![]() |
Alors que les premières pyramides de Djoser et de Snéfrou offraient intérieurement un puit funéraire comme dans les mastabas, dans les pyramides ultérieures on parvient directement à la chambre funéraire par un suite de salle et de couloir ; cependant, le type à puits funéraires se retrouve toujours et plus particulièrement dans les pyramides de la XIIe dynastie, à Licht. Les pyramides appartenant aux pharaons des IIIe, IVe et Ve dynasties sont dépourvues de décorations intérieures ; celles-ci apparaissent dans la pyramide dOunas, dernier roi de la Ve dynastie, avec les inscriptions hiéroglyphiques qui nous ont values les Textes des Pyramides. Sous la Ve dynastie, le motif architectural de la pyramide sera, par ailleurs, utilisé dans les temples solaires. De même, sous la XIe dynastie, Mentouhotep II se fit élevé à Deir el-baharit un temple funéraire surmonté dune pyramide.
Alors que les pyramides étaient allées samenuisant dans leur taille dès la Ve dynastie, les rois de la XIIe dynastie recommencèrent à se faire élever des monuments de grande taille, mais ici lintérieur est en brique, seul le revêtement extérieur étant en pierre de taille. Ces pyramides, élevées dans la région du Fayoum et de Memphis (Licht, Kahoum, Illahoun, Dahchour, Hawara), sont en mauvais état de conservation.
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On connaît quelques pyramides de la XIIIe dynastie (du roi Khendjer et anonyme), mais on a trouvé aucune pyramide des trois dynasties suivantes, bien quun procès en violation de tombe de la fin du Nouvel Empire permettent de penser que les tombes royales de cette période intermédiaire étaient pourvues de pyramides. Les roitelets de la XVIIe dynastie se firent encore construire de petites pyramides en brique dans la région de Thèbes. Mais la pyramide nétait déjà plus un privilège royale, car des la XIe dynastie apparaissent des mastabas surmontés de pyramides. |
Au Nouvel Empire, les particuliers se plurent à placer au-dessus de lentrée de leur Hypogée un pyramidion, sur la façade duquel était ménagé une niche qui recevait une stèle (stèle de lucarne) représentant le défunt adorant le soleil. A lépoque ptolémaïque, les royaumes éthiopiens de Napata et de Méroé ont aussi utilisé la pyramide pour se rattacher à une tradition dont ils avaient cependant perdu le sens et la grandeur.