Analyse de l'oeuvre

 

Le grand Sphinx de Gizeh est le plus ancien et le plus célèbre des sphinx égyptiens. Il date du XXVIe siècle avant J.-C.. C’est une sculpture monumentale taillée dans un promontoire naturel dans le roc à une hauteur de 372 mètres et située au sud-est de la grande pyramide de Kheops. Le sphinx se trouve au milieu d’une grande carrière qui fournissait une partie des blocs destinés à la construction de la pyramide. Le corps et celui d’un lion couché et la tête celle d’un souverain portant la coiffure royale (probablement Khephren). La statue est tournée vers l’est et la vallée du Nil.

Le corps et la tête sont taillés à même le roc. Les pattes tendues qui sont ajoutées, sont en maçonnerie. La statue mesure 21 mètres de hauteur maximale et 74 mètres de longueur. Le nez mesurait 1,7 mètre de long et la bouche 2,3 mètres. Le visage mesure 4,2 mètres de large.

A l’origine, la statue était entièrement recouverte de plâtre peint dont il subsiste des traces. Les vestiges d’une statue en pied d’un roi se trouve devant son poitrail et il s’agit sans doute là d’une adjonction tardive. Devant le sphinx, l’on constate les fondations d’un temple qui fut construit en même temps que la sculpture du sphinx.

Le grand Sphinx est l’œuvre d’un artiste inconnu qui s’inspira des lignes d’une coupe de pierre après l’exploitation de blocs destinés à la construction de la pyramide de Kheops. Il est établi qu’à l’origine cette créature avait la physionomie du pharaon Khephren qui fit édifier la deuxième grande pyramide et que le seul but de ce sphinx était de présenter le pharaon sous une incarnation spéciale et inédite qui pouvait être une idole.

Pendant le Nouvel Empire (de 1555 à 1075 avant J.-C.), le grand Sphinx fut incorporé dans le culte du dieu soleil et sa signification originelle fut sans doute oubliée. Il était adoré sous le nom de Hor-em-akhet (« Horus de l’horizon »), en grec Harmakhis, et aurait été l’incarnation du dieu solaire Rê-Horakhty. Lu culte du Sphinx sous cette incarnation se perpétua jusqu’à la période romaine. Plus tard, dans l’Egypte musulmane, sont origine fut complètement oubliée et le grand Sphinx devint l’objet de nombreuses spéculations. Il était admiré par certains musumans tel que le navigateur et historien du XIIIe siècle Abdul-Latif, ou regardé avec horreur comme en témoigne son nom arabe, Abul-hol (« Père des Terreurs »).